Comment se lancer dans la production musicale pour DJ débutant

Tu es DJ et tu veux passer à l’étape suivante : créer tes propres morceaux ? Bonne nouvelle, aujourd’hui, il n’a jamais été aussi facile d’apprendre la production musicale grâce aux logiciels et aux ressources en ligne. Mauvaise nouvelle ? Ce n’est pas non plus un jeu d’enfant. Il va falloir bosser, expérimenter et persévérer pour sortir des tracks qui déchirent. Mais ne t’inquiète pas, ce guide est là pour t’aider à bien démarrer.
Pourquoi un DJ devrait-il produire sa propre musique ?
Quand tu mixes en club ou en festival, tu joues souvent les morceaux des autres. Mais imagine un instant que la foule danse sur un son que TU as créé. C’est un sentiment incroyable. Produire ta propre musique, c’est :
- Te démarquer des autres DJs en jouant des tracks exclusives
- Construire ton identité musicale et imposer ton style
- Attirer l’attention des labels et des programmateurs grâce à tes productions
- Gagner en notoriété et ouvrir des opportunités (collabs, festivals, etc.)
Regarde les plus grands DJs : Calvin Harris, Martin Garrix, Charlotte de Witte… Tous ont explosé grâce à leurs propres morceaux. Si tu veux percer, produire ta musique n’est plus une option, c’est une nécessité.
Le matériel et les logiciels indispensables pour débuter
La bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui, pas besoin d’un studio ultra-équipé pour commencer. Beaucoup de hits sont produits dans des chambres avec un simple laptop.
1. Un ordinateur puissant
Si tu veux éviter que ton logiciel plante toutes les trois secondes, investis dans un PC ou Mac avec un bon processeur (Intel i7 ou M1 minimum), 16 Go de RAM et un SSD rapide. Un MacBook Pro ou un PC gamer font très bien l’affaire.
2. Un logiciel de production (DAW)
Le DAW (Digital Audio Workstation) est le cœur de ton studio. Il existe plusieurs logiciels, mais voici les plus populaires :
- Ableton Live : Ultra intuitif, parfait pour la musique électronique et les lives
- FL Studio : Idéal pour les débutants avec son interface visuelle
- Logic Pro : Puissant et optimisé pour Mac
- Cubase / Studio One : Plus utilisés en musique acoustique et cinéma
Si tu débutes, Ableton Live ou FL Studio sont les meilleurs choix.
3. Un casque de monitoring
Évite les casques grand public (Beats, Bose…) qui embellissent le son. Prends un casque neutre comme le Audio-Technica ATH-M50X ou le Beyerdynamic DT 770 Pro.
4. Des enceintes de monitoring (optionnel mais recommandé)
Si tu peux, prends une paire de KRK Rokit, Yamaha HS5 ou Adam Audio pour un son fidèle.
5. Un clavier MIDI (optionnel mais utile)
Un petit clavier MIDI comme l’Akai MPK Mini te permettra de composer plus facilement.
6. Une carte son externe (si tu veux brancher du matos externe)
La Focusrite Scarlett 2i2 est un excellent choix.
Les bases de la production musicale pour DJ
Maintenant que tu es bien équipé, il est temps de passer aux choses sérieuses. La production musicale, ce n'est pas juste aligner des sons dans un logiciel et espérer que ça sonne bien. Il faut comprendre la structure d’un morceau, créer une mélodie accrocheuse, programmer une rythmique percutante et soigner le mixage pour obtenir un résultat professionnel.
Comprendre la structure d’un morceau électronique
Si tu veux que ton track fonctionne bien en DJ set, il faut qu’il soit structuré intelligemment. La musique électronique suit souvent une forme bien définie qui permet aux DJs de mixer facilement et au public de ressentir la montée d’énergie. Un morceau commence généralement par une intro, souvent longue de 16 à 32 mesures. Elle sert à poser l’ambiance et à introduire progressivement les éléments sonores. Certains producteurs laissent l’intro assez épurée, avec juste une rythmique et quelques nappes, pour faciliter le mix des DJs.
Vient ensuite le break, une section plus calme qui dure aussi environ 16 à 32 mesures. Ici, on enlève souvent la rythmique principale pour laisser place à une montée en intensité. On peut y ajouter une mélodie plus expressive, des effets atmosphériques et quelques percussions subtiles. Ce break sert à créer une tension qui va exploser au moment du build-up.
Le build-up, qui dure généralement 8 à 16 mesures, est un moment clé du morceau. C’est la montée de tension juste avant le drop. On y retrouve souvent des percussions accélérées, des filtres qui ouvrent progressivement et des snares en crescendo. Le but est de donner envie à l’auditeur de sauter partout quand le drop arrive.
Le drop est le moment où tout explose. C’est là que la basse et la rythmique reviennent en force. Il dure en général 8 à 16 mesures et représente le climax du morceau. C’est souvent ce passage que les DJs recherchent quand ils veulent faire décoller une foule.
Enfin, l’outro permet une transition fluide vers le morceau suivant. Un DJ appréciera une outro bien construite, où les éléments disparaissent progressivement, facilitant ainsi le mix avec un autre track. Pour t’améliorer, écoute tes morceaux préférés et analyse comment ils sont construits. Essaie de reproduire cette structure dans tes propres créations avant d’expérimenter d’autres formats plus originaux.
Composer une mélodie et une basse efficace
Un bon morceau repose sur une mélodie accrocheuse et une basse qui groove. En musique électronique, la mélodie n’a pas besoin d’être ultra complexe. Une suite d’accords simples peut suffire à créer une ambiance marquante. Pour obtenir un son plus émotionnel, de nombreux producteurs utilisent des gammes mineures, qui donnent un côté plus mélancolique et profond.
Si tu as un clavier MIDI, amuse-toi à jouer quelques accords pour voir ce qui fonctionne bien. Si tu n’as pas de clavier, tu peux utiliser le piano roll de ton logiciel pour tester différentes combinaisons. Une bonne technique consiste à partir d’une progression d’accords et à créer une mélodie par-dessus en utilisant quelques notes clés.
Mais une bonne mélodie ne sert à rien si la basse ne suit pas. La basse est souvent le moteur du groove en musique électronique. Elle doit être bien synchronisée avec le kick pour donner une sensation de puissance et de mouvement. Un bon moyen d’y arriver est d’utiliser la sidechain compression, une technique qui permet d’abaisser le volume de la basse à chaque coup de kick pour éviter qu’ils ne se marchent dessus. Résultat : un son plus percutant et un mix plus clair.
FL Studio et Ableton Live offrent des outils très intuitifs pour composer. Expérimente différentes combinaisons d’accords et de basslines jusqu’à trouver un son qui te plaît. Il existe aussi des packs MIDI gratuits sur Internet qui peuvent t’aider à démarrer si tu es en panne d’inspiration.
Programmer une batterie qui claque
La batterie est l’élément le plus crucial d’un morceau électronique. Sans une rythmique efficace, ton track risque de sonner plat et sans énergie. La base de la rythmique repose sur le kick, qui doit être puissant et percutant. La plupart des morceaux électroniques placent le kick sur chaque temps de la mesure (1-2-3-4), créant ainsi une pulsation régulière qui pousse naturellement à danser.
En complément du kick, on trouve généralement une snare ou un clap placée sur les temps 2 et 4, ce qui renforce le groove du morceau. Pour donner plus de dynamisme, il est aussi important d’ajouter des hi-hats. Ces petits éléments rythmiques peuvent être placés sur les temps intermédiaires, en jouant sur des ouvertures et fermetures pour créer du mouvement.
Les percussions jouent un rôle clé pour donner du relief à la batterie. Ajouter des petites touches de congas, de toms ou d’effets sonores peut faire toute la différence et rendre ton track plus intéressant. N’hésite pas à écouter attentivement des morceaux de tes producteurs préférés et à essayer de reproduire leurs patterns rythmiques pour comprendre comment ils construisent leurs beats.
Si tu manques de samples de qualité, des plateformes comme Splice, Loopcloud ou Freesound offrent une énorme banque de sons gratuits ou payants. Expérimente, superpose différents éléments et ajuste les volumes pour obtenir une batterie qui frappe fort sans saturer ton mix.
Mixer et arranger ton morceau
Une fois que tu as tes éléments de base, il faut maintenant faire sonner ton morceau correctement. Un bon mixage est indispensable pour que ta musique passe bien sur toutes les enceintes, que ce soit un casque, des monitors de studio ou un gros système de festival.
La première étape du mixage consiste à bien équilibrer les fréquences. Chaque instrument doit avoir sa place dans le spectre sonore. Par exemple, la basse et le kick occupent les basses fréquences, tandis que les mélodies et les leads doivent être plus présents dans les médiums et aigus. Si trop d’éléments se chevauchent dans la même plage de fréquences, ton morceau risque de sonner brouillon. L’outil principal pour éviter ça est l’égalisation (EQ), qui permet d’atténuer certaines fréquences pour laisser de l’espace aux autres sons.
Un autre élément clé du mixage est l’ajout d’effets pour donner de la profondeur et du relief. La réverbération et le delay sont souvent utilisés pour créer une sensation d’espace et éviter que le son ne soit trop plat. Attention toutefois à ne pas trop en abuser, sinon ton mix risque de devenir flou.
Le sidechain compression est une technique incontournable en musique électronique. Elle consiste à baisser automatiquement le volume d’un élément (comme la basse) quand un autre élément (comme le kick) joue, permettant d’obtenir un son plus net et percutant. C’est cette technique qui donne l’effet de pompage typique de la house et de l’EDM.
Enfin, l’arrangement est une étape cruciale. Avoir une bonne boucle de 8 ou 16 mesures, c’est bien, mais encore faut-il transformer ça en morceau complet. Pour garder l’auditeur captivé, il faut jouer avec la dynamique, en ajoutant des variations, des breaks et des transitions bien pensées. Un bon moyen de progresser est de prendre un morceau que tu aimes et d’essayer de reproduire son arrangement pour comprendre comment il évolue au fil du temps.
Si tu veux pousser encore plus loin, YouTube regorge de tutoriels ultra détaillés sur le mixage et l’arrangement. Prends le temps d’expérimenter, d’ajuster les niveaux et de peaufiner ton morceau pour qu’il sonne le plus professionnel possible.
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Comment progresser et sortir ses premiers morceaux ?
Se lancer dans la production musicale, c'est une chose. Progresser rapidement et se faire remarquer, c’en est une autre. Beaucoup de débutants abandonnent après quelques essais, frustrés de ne pas obtenir immédiatement le son qu’ils imaginaient. C’est normal : produire de la musique demande du temps et de la pratique. Mais heureusement, il existe des méthodes efficaces pour accélérer ton apprentissage et faire entendre tes premiers morceaux.
Apprends en regardant des tutos YouTube
Si tu n’as pas les moyens de suivre une formation en école de production musicale, YouTube est ton meilleur ami. Aujourd’hui, des producteurs expérimentés partagent gratuitement des tutoriels ultra complets qui couvrent tous les aspects de la production : composition, mixage, sound design, mastering…
Des chaînes comme ADSR, Point Blank, Sadowick Production, In The Mix ou Zen World proposent des explications claires et accessibles, que tu sois sur FL Studio, Ableton Live ou Logic Pro. Plutôt que de t’éparpiller, commence par suivre une série complète sur ton logiciel de production. Maîtriser les bases d’un DAW (Digital Audio Workstation) te fera gagner un temps fou.
Ne te contente pas de regarder des vidéos passivement. Mets-les en pratique immédiatement. Si un producteur explique comment créer une ligne de basse, ouvre ton logiciel et essaie de reproduire l’exercice en même temps. L’apprentissage actif est beaucoup plus efficace que la simple consommation de contenu.
Si tu es à l’aise en anglais, tu auras encore plus de choix. Des plateformes comme Masterclass, Udemy ou même les formations d’artistes comme Deadmau5 et Armin van Buuren peuvent être un excellent complément si tu veux aller plus loin.
Analyse les tracks des pros
Si tu veux créer des morceaux qui sonnent professionnels, étudie ceux qui te plaisent le plus. Écoute attentivement la structure, les sons utilisés, l’évolution des éléments au fil du track. Essaie de comprendre pourquoi un drop fonctionne si bien, comment un build-up crée de la tension, ou encore quels effets sont utilisés pour donner de la profondeur au son.
Un excellent exercice consiste à décortiquer les morceaux des artistes que tu admires. Certains producteurs partagent leurs stems (les pistes séparées d’un morceau, comme la basse, les drums, les synthés, etc.), ce qui te permet d'analyser chaque élément individuellement. Des plateformes comme Splice, LANDR Samples ou Tracklib proposent des morceaux décomposés en plusieurs pistes.
Si tu ne peux pas avoir accès aux stems, essaie de reproduire un morceau à l’oreille. Prends une track que tu aimes et tente de recréer la même rythmique, le même groove ou la même ambiance. Ce n’est pas pour copier, mais pour comprendre comment un morceau est construit et comment les éléments interagissent entre eux.
Tu peux aussi utiliser un analyseur de spectre comme SPAN de Voxengo ou FabFilter Pro-Q 3 pour voir comment les fréquences sont équilibrées dans un track pro. Regarde comment les basses, les médiums et les aigus sont répartis et compare avec tes propres morceaux. Tu verras souvent que les pros laissent beaucoup plus d’espace dans leurs mix, ce qui donne une impression de clarté et de puissance.
Fais des remixes et des edits
Si composer un morceau original te semble trop ambitieux au début, commence par remixer ou éditer des morceaux existants. C’est une excellente façon d’apprendre tout en créant quelque chose d’unique.
Un remix consiste à prendre un morceau déjà existant et à le transformer en ajoutant ta touche personnelle. Tu peux modifier la mélodie, changer la batterie, ajouter une nouvelle basse ou complètement réarranger le track. Beaucoup de producteurs commencent ainsi avant de créer leurs propres compositions.
Les edits sont des versions modifiées d’un track original, souvent utilisées par les DJs pour s’adapter à un set. Par exemple, tu peux prendre un morceau que tu aimes et y ajouter un kick plus puissant, un build-up plus long ou un drop plus percutant. C’est un bon moyen de tester tes compétences en arrangement et en mixage sans partir de zéro.
Des plateformes comme Remixpacks, Splice ou Wavo proposent régulièrement des concours de remix avec des stems gratuits. Participer à ces concours te permettra d’avoir un retour sur ton travail et de te confronter à d’autres producteurs. Même si tu ne gagnes pas, c’est une occasion en or d’apprendre et de progresser.
Poste tes tracks sur SoundCloud et Bandcamp
Un des plus grands pièges pour les producteurs débutants est de garder leurs morceaux sur leur disque dur sans jamais les partager. C’est une erreur. Bien sûr, ton premier track ne sera pas parfait. Mais si tu attends d’être “au niveau” pour sortir de la musique, tu risques d’attendre très longtemps…
Lance-toi et publie tes morceaux sur SoundCloud, Bandcamp ou Audius. Ce sont d’excellentes plateformes pour se faire connaître et recueillir des retours. Ne sois pas frustré si tu n’as que quelques écoutes au début. Tous les artistes ont commencé avec 0 followers. Ce qui compte, c’est d’être régulier et d’améliorer tes productions à chaque sortie.
Une bonne astuce pour gagner en visibilité est de partager tes morceaux dans des groupes Facebook, Discord ou Reddit dédiés à la musique électronique. De nombreux forums et serveurs sont remplis de producteurs qui échangent des conseils et écoutent les tracks des autres. Profite-en pour demander des feedbacks et améliorer tes productions.
Si tu veux aller plus loin, essaie de contacter des DJs qui jouent des morceaux similaires au tien. Certains pourraient être intéressés par tes productions et les jouer dans leurs sets. Il existe aussi des chaînes YouTube spécialisées qui acceptent les soumissions de tracks d’artistes émergents. Plus tu exposes ta musique, plus tu as de chances d’être remarqué.
Collabore avec d’autres artistes
Travailler seul dans son coin, c’est bien. Mais travailler avec d’autres artistes, c’est encore mieux. Une collaboration peut t’apporter de nouvelles idées, des compétences et même une audience plus large.
Si tu es bon en production mais pas en mixage, collabore avec quelqu’un qui maîtrise bien le son. Si tu galères à composer des mélodies, travaille avec un musicien qui peut t’aider à créer des accords originaux. Chacun apporte ses forces, ce qui permet d’obtenir un résultat plus abouti et plus intéressant.
Les collaborations permettent aussi d’apprendre de nouvelles techniques. Travailler avec un autre producteur te forcera à sortir de ta zone de confort et à explorer de nouvelles méthodes de travail. Tu découvriras peut-être un plugin ou une technique de mixage que tu n’avais jamais utilisée avant.
Pour trouver des artistes avec qui collaborer, rejoins des groupes Facebook, des forums ou des serveurs Discord dédiés à la musique électronique. SoundCloud et Instagram sont aussi de bons endroits pour entrer en contact avec d’autres musiciens.
Enfin, ne sois pas obsédé par la perfection. Produire, c’est aussi expérimenter et accepter de ne pas tout maîtriser dès le départ. Plus tu feras de morceaux, plus tu progresseras. Alors lance-toi, partage ta musique et surtout, prends du plaisir à créer.